Le voyage Kolyma


		La Kolyma en quelques mots
		Le récit du voyage


x

	Pour visualiser le voyage sur Google Earth, cliquez sur les liens: - itinéraire aller, enregistré qu'à partir de la frontière russe - itinéraire retour
Le voyage Cet été 2017, je reprends la route de l'Est, direction la Russie, passage de l'Oural à Yekaterinburg et entrée en Sibérie. Passage à Novossibirsk, Krasnoiarsk, Irkoutsk, le lac Baikal, Tchita, Yakoutsk et direction la Kolyma sur les bords de la Mer d'Okhotsk, autrement dit le Pacifique. Une virée automobile d'environ 14 000 kilomètres entre Toulouse et Magadan.
a

	Liste des envois
	1er envoi depuis KASSEL en Allemagne
	2ème envoi depuis Kassel
	3ème envoi depuis Moscou le 19 Juin
	4ème envoi depuis Ekaterinburg le 24 Juin
	5ème envoi depuis Irkoutsk le 29 Juin
	6ème envoi depuis Yakoutsk le 06 Juillet
	7ème envoi depuis Magadan le 17 Juillet
	8ème envoi depuis Ulan Ude le 27 Juillet
	9ème envoi depuis Novossibirsk le 5 Août
	10ème et dernier envoi depuis Cugnaux le 26 Août

	1er envoi depuis Kassel en Allemagne
	Départ le 26 mai avec ma femme. Pendant une dizaine de jours nous avons parcouru le sud de l'Allemagne. La forêt noire, le lac de Constance, la Bavière et 3 jours à Munich. Munich, capitale de la bière, on le savait...
	...mais Munich, capitale du surf, çà on ne le savait pas !

	Outre les monuments classiques de la vieille ville, la pinacothèque ancienne et la pinacothèque d'art moderne,
	nous avons aussi bien aimé la statue "The walking man" sur l'avenue Leopold.
	Après que ma femme soit rentrée à Toulouse, j'ai fait un détour par le nord de l'Allemagne pour une visite à l'ouest de Cologne. C'est ici qu'est extraite à ciel ouvert la lignite qui alimente les centrales électriques de la région (voir la carte). De nombreux villages et villes ont déjà été détruits, d'autres, tout aussi nombreux, suivront. A terme, dans une cinquantaine d'années, la zone d'excavation ne sera pas rebouchée, elle sera remplacée par une mer intérieure, l'Indemeer.
	Je recommande d'aller voir ces sites d'extraction sur Google Earth pour se rendre compte de la surface de ces mines. Les photographies ci-contre ont été prises sur les sites INDEN 1 et INDEN 2 situés au sud-ouest de la carte mise en lien précédemment. Inden est le nom d'une rivière qui a donné son nom à une ville, détruite en 1997. La nouvelle ville a été construite quelques kilomètres plus au sud et a aujourd'hui pour nom Inden-Altdorf.

	Des cousins vus sur la route...

	Préparation maximale pour l'engin de course de Bernd Jäger, le grand sorcier du Transporter... mais, à vrai dire, plus grand chose à voir avec le véhicule d'origine. L'engin en action sur cette vidéo. Le site de Bernd Jäger ici
	Kassel au centre de l'Allemagne, le 8 juin: je suis bloqué ici pour cause de joint de culasse défaillant. Bien que ce ne soit encore qu'une fuite d'huile, je préfère faire la réparation avant que la situation n'empire. Au niveau du timing du voyage, c'est bon car mon visa russe commence seulement à compter du 13 juin. Au niveau du portefeuille, euh... c'est un peu moins bon, vous l'aurez deviné... Peut-être aurais-je mieux fait de prendre l'autobus Brest Vladivostok...........
Retour vers la liste des envois a

a
2ème envoi depuis Kassel
Cette escale forcée de quelques jours à Kassel m'a permis de visiter la petite ville de Münden, une ville musée avec plus de 700 maisons à colombages.

A Kassel se déroule la Documenta 14 (la 14ème du nom), une manifestation d'art dans la rue qui se déroule tous les 5 ans. Cette année, le clou de la manifestation est la représentation grandeur nature du Parthénon d'Athènes recouvert de livres. Cette installation est l'oeuvre de l'artiste argentine Martha Minojin. Elle a utilisé 100 000 livres interdits à un moment de l'histoire. Ces livres seront après le démontage offerts au public. C'est sur cette même place que les nazis brûlèrent 2000 livres au cours des autodafés de 1933.

Le sculpteur danois Jens Galschiot, ici à l'image, parcourt en ce moment les voies navigables allemandes avec ses 80 statues de migrants. Il a fait escale à Kassel les 11 et 12 juin. Au cours de l'été, il visitera 24 villes de RFA.


Retour vers la liste des envois
a
a
	3ème envoi depuis Moscou le 19 Juin
	Arrivée à Moscou après une étape non-stop depuis Kassel. Traversée de l'Allemagne, de la Pologne, de la Lithuanie et de la Lettonie, tous des pays où les cigognes semblent avoir trouvé le bonheur.
	La routeM9 entre la frontière de Lettonie et Moscou.
	La statue du général De Gaulle trône devant l'hôtel Cosmos à Moscou. Elle fut ignaugurée en 2005 par Jacques Chirac.
	Depuis l'hôtel, vue sur le monument des cosmonautes.
	Avant de quitter la capitale, petite balade au parc des expositions.
	Je ne pouvais pas manquer cette photo.
	L'arrêt à Kassel en Allemagne m'a tout de même coûté une dizaine de jours, ce qui m'oblige à aligner les kilomètres. Donc, demain dès l'aube, je reprends la route de l'Est.
Retour vers la liste des envois
a

a
4ème envoi depuis Ekaterinburg le 24 Juin
Après Moscou, arrêt à Kazan, la capitale de la république du Tatarstan. J'ai retrouvé dans cette ville le début du livre d'Evguénia Guinzburg "Le ciel de la Kolyma". Elle y vivait et travaillait avant son arrestation en 1937.
Dans le kremlin de Kazan cohabitent les 2 religions de cette république.

Prix des carburants, ici une station Tatneft, c'est à dire pétrole Tatarstan. Au moment de ce voyage, le litre de gasoil est à environ 0,60€ le litre. Le change est à environ 64 roubles pour 1€.
Entre Perm et Ekaterinburg, je roule sur des tronçons d'autoroutes qui me font oublier les plaques de béton que j'avais connu en 2005 à moto.
Etape à Ekaterinburg, la capitale de l'Oural. Le dernier tsar Nicolas II et sa famille y furent assassinés en 1918 (j'ai déjà évoqué ce sujet par ailleurs). Boris Eltsine en fut longtemps le député avant d'entamer la carrière qu'on lui a connu. Monument devant la gare d'Ekaterinburg et une des salles
d'attente où une peinture murale au 1er étage (2ème étage pour les russes) décrit un événement peu banal. Cet événement est aussi raconté dans le film de Spielberg "Le pont aux espions".
Le 1er Mai 1960, un avion espion U2 de la CIA est abattu au Sud-Est de la ville. Cet événement est illustré sur une peinture murale au 1er étage de la gare d'Ekaterinburg. On y voit (en haut à gauche) les installations secrètes de Tchelabinsk à 200 Kms dans le sud d'Ekaterinburg (objet de ce vol de l'U2), Gary Powers et son avion en morceaux, les militaires (à droite) qui ont mené le tir, et le missile (S75 pour les connaisseurs). En bas à gauche, on reconnait Béria assis en blouse blanche, et derrière lui Koroliev, le père des fusées russes qui lui aussi passa un moment à la Kolyma, avant que les autorités ne le fassent revenir et lui confient rien de moins que le programme spatial soviétique. Staline est l'homme que l'on voit de dos. Cette peinture, bien que réalisée dans les années 2000, est étonnante car, en 1960, Staline et Béria n'étaient plus de ce monde depuis 1953.
Cérémonie en mémoire des soldats tués au combat.
Un peu de bonheur dans un décors de rêve.
a
Retour vers la liste des envois
a
a
	5ème envoi depuis Irkoutsk le 29 Juin
	Le mot le plus utilisé sur la route est sans doute 'chinomontage', c'est à dire tout ce qui a trait aux pneumatiques.
	Le second mot à connaître est celui-ci : évacuateur, autrement dit la voiture dépanneuse.
	Les postes de police qui contrôlaient l'entrée de toutes les villes n'existent pratiquement plus. Celui-ci a été remplacé par un magasin d'alimentation, d'autres sont tout simplement abandonnés.
	Les fausses voitures de police censées ralentir les automobilistes, mais je crois qu'il en faut plus pour les effrayer.
	Passage à niveaux: ici, quand on te dit "tu ne passes pas".... et bien... tu ne passes pas !
	Symbole et contraste à Ekaterinburg...
	... ou ici à Irkoutsk.
	Les restaurants Mac Do sont présents dans toutes les grandes villes... et c'est l'assurance d'un point wifi de qualité et gratuit pour prendre des nouvelles.
	Toutes les villes construisent des zones de résidence modernes, ici à Tioumen.

	Isbas en ruine ou détruites par le feu, le spectacle n'est pas rare comme ici à Kansk, entre Novossibirsk et Irkoutsk.
	En 2014, j'avais évoqué ces maison traditionnelles sur cette page.

	Dans l'ouest de la Sibérie, et plus particulièrement entre Tioumen et Omsk, les Terres Noires méritent leur surnom de grenier à blé.

	Quand Francis Ford Coppola voudra faire un remake de Shinning... j'ai déjà l'endroit.
	Voyageurs allemands à la sortie d'Ekaterinburg.
	Egaré sur la grande route transsibérienne... mais son maître arrivait.
	Un tour au marché à Irkoutsk.
	Et le Kvas est toujours populaire en Russie. C'est une boisson légèrement alcoolisée obtenue à partir de la fermentation du pain. Il est traditionnellement servi à l'arrière d'une citerne roulante.
	C'est la fin des études secondaires pour ces jeunes filles, et l'événement est fêté en grandes pompes... sous la surveillance des parents.
a
Retour vers la liste des envois
a

a
6ème envoi depuis Yakoutsk le 06 Juillet
Au sud-ouest d'Irkoutsk, la découverte du lac Baïkal au sortir d'un virage est toujours un enchantement. La prise de vue a eu lieu après le coucher du soleil.
A l'Est du lac Baïkal, et après avoir dépassé les villes de Oulan Oudé et Tchita, la route est appelée 'Amour', du nom du fleuve éponyme qui fait fonction de frontière entre la Russie et la Chine.
La route traverse des paysages de steppe à l'infini qui prennent de belles couleurs en fin d'après-midi.
Parfois un village où les lopins de terre sont travaillés pendant les quelques mois d'été dans le but de faire des provisions hivernales.
Pendant ce temps, les animaux vaquent librement à leurs occupations.
Promenade familliale.
Aux petits soins.
Bis : aux petits soins.
Le saut de l'ange est une échappatoire pour camion dont les freins ont lâché dans la descente. Faut déjà négocier le virage de l'échappatoire.
Au sommet, une croix orthodoxe... avant le grand saut ?
Lundi 3 Juillet je quitte la route M58 pour prendre la route M56 qui doit me conduire 1056 kilomètres plus au nord à Yakoutsk, sur les rives du fleuve Léna. Magadan, sur les rives de l'Océan Pacifique, est encore à 3177 kilomètres.
J'entre en république de Yakoutie qui est une terre de chamanisme, pour preuve les nombreux rubans laissés par les routiers et les automobilistes.
La route file à travers la taïga. C'est une sucession de portions bitumées et non bitumées qui, sous l'effet conjugué des températures élevées et du traffic routier, créé un nuage de poussière très compact.
Mais bon, çà donne de beaux effets avec la lumière rasante du soir
La route dans la taïga.
La taïga encore et encore.
Dans la séquence "Qui n'a pas ses petits soucis?", voici l'histoire d'un type qui n'en avait justement pas, des soucis, et qui s'en est créé un beau, souci.
Bon, une fois que c'est fait, c'est fait. Constatation: une roue dans le vide, et le côté droit repose sur les 3 vis de la rotule inférieure. La difficulté est due à la surface de roulage du pont qui est faite de grosses ferrailles à béton.
Solution : soulever la voiture suffisamment haut pour pouvoir glisser sous les 3 vis de la roture inférieure un madrier (j'en ai 6 dans un coffre sous le chassis).
Le madrier, ici sur la photo et pas encore tout à fait en place, va servir de ski une fois que l'échafaudage du cric sera enlevé. Et c'est avec ce ski que la voiture pourra glisser en marche arrière sur les ferrailles à béton.
Plus facile à dire qu'à faire... mais 2 heures plus tard, tout est rentré dans l'ordre, sans casse, sauf une grosse frayeur. Et fin de la séquence.
a
Mercredi 6 Juillet arrivée sur les bords du fleuve Léna. Sa longueur est de 4400 kilomètres et son embouchure se situe sur la côte arctique.
Pour rejoindre Yakoutsk, il faut prendre un ferry qui fait la traversée en 1 heure. La construction d'un pont est dans les cartons, mais toujours repoussée.

Yakoutsk, terminus ! Tout le monde descend.
Derrière la statue de Vladimir, la banderole annonce: "2017 année de l'écologie en Russie"
L'animation du centre ville.
Les galeries commerçantes.
Lavage gratuit. Faut juste savoir à quelle heure passe le camion.
Retour vers la liste des envois

a
	7ème envoi depuis Magadan le 17 Juillet
	Vendredi 7 Juillet Retour sur la rive droite de la Léna et je m'engage sur la route de la Kolyma. Environ 1800 kilomètres de route non asphaltée, exception faite des 150 derniers kilomètres.
	La région au nord-est de Yakoutsk est très reposante avec ses grandes vallées ponctuées d'étangs et de forêts. De temps à autre un village où l'activité principale est l'élevage.

	La route de la Kolyma et la forêt,
	la forêt à l'infini.
	Le village de Tomtor et son voisin Oimyakon sont célèbres dans le monde entier pour avoir connu la plus basse température de l'hémisphère nord. Ici à Tomtor : -71,2° en Janvier 1926.
	A Débin, je traverse le fleuve Kolyma qui a donné son nom à la région.
	La fièvre de l'or. Nettoyage des alluvions aurifères.
	Les vallées alluvionnaires aurifères de la Kolyma comptent parmi les gisements les plus riches au monde.
	Le centre de la Kolyma est le royaume du pin nain.
	Parfois des rivières ou des lacs sont encore gelés.
	Parfois il pleut, et la route devient une patinoire de boue.
	Parfois un pont ondule.
	Parfois il n'y a pas ou plus de pont. Le dur travail des routiers de la Kolyma.
	Parfois les hommes chargés de l'entretien de la route laissent des souvenirs.
	Une rencontre sympathique.
	Possibilité d'une rencontre moins sympathique avec des ours qui ont été vus rôdant aux abords immédiats de Magadan le 15 Juillet. Message d'avertissement "Soyez prudents".
	Comme expliqué ici, 112 villes et villages de la région ont été fermées au début des années 90. J'ai traversé et visité quelques uns de ces fantômes du passé,
	comme ici ce gymnase et cette patinoire de plein air.
	J'approche des rivages du Pacifique. Au registre des petits soucis, à noter une crevaison, un robinet de filtre à gasoil cassé (changement du filtre), et la tubulure qui relie le filtre à huile au turbo cassée au niveau du turbo (réparation faite avec un morceau de durite à gasoil et 2 colliers).
	Arrivée à Magadan, et en plus le 14 Juillet.
	Magadan : la baie de Nagaevo et l'océan Pacifique.
	La ville vue depuis les hauteurs.
	Le centre ville.
	La cathédrale de la sainte trinité a été construite dès la chute de l'URSS.
	Le mamouth est avec l'or le symbole de la Kolyma.
	L'histoire de l'or de la Kolyma commence ici même à Ola, à une trentaine de kilomètres de Magadan, lorsque la première expédition géologique soviétique débarque sur ce bout de côte le 4 juillet 1928. D'autres expéditions de prospection suivent qui toutes confirment la richesse des gisements de la Kolyma. Staline veut cet or, et il l'aura. Le 4 février 1932, le premier convoi de prisonniers débarque dans la baie de Nagaevo en provenance de Vladivostok, et l'enfer de la Kolyma commence. La tragédie durera jusqu'à la mort du dictateur en 1953.
	"Le masque de l'affliction" a été ignauguré en 1996 par Boris Eltsine. Il honore la mémoire des victimes envoyées dans les camps de la Kolyma. Plus de détails sur ce sujet ici.
	Le week end des 15 et 16 Juillet à Magadan
	Inauguration d'un monument en l'honneur de la route de la Kolyma.
	Concert à l'occasion de la fête de la ville.
	Bronzette à la plage.
	Que demander de plus ?
	Cà mord les gars ?

	Demain, je fais demi-tour, je roulerai désormais vers l'ouest.
Retour vers la liste des envois
a

a
8ème envoi depuis Ulan Ude le 27 Juillet
Retour de la Kolyma. A l'aller j'avais connu les fortes chaleurs à plus de 30°, les moustiques et la poussière créée par la circulation des camions. Sur la route du retour, la pluie m'accompagne en continu de Magadan à Yakoutsk, soit pendant les 5 jours nécessaires à parcourir les 1800 kilomètres de route non macadamisée qui séparent les 2 villes. Les températures pendant la journée ne dépassent pas les 20°.
Parfois la route est devenue un ruisseau boueux.
Je dis bien route, et non piste, car cet itinéraire est vital au pays et, régulièrement espacées, des bases comme celle-ci abritent les équipes d'entretien, d'intervention et de construction.
Les équipes d'intervention sont disposées à des endroits stratégiques, comme ici près d'une rivière pour aider les véhicules. Sur la photo, un semi-remorque d'hydrocarbure bloqué dans l'eau est ramené en arrière.
Il n'est pas rare de rencontrer un routier qui répare un pneu au bord de la route, mais celui-ci connaît en plus des
problèmes avec les fixations d'un moyeu arrière. Nous discutons et je lui pose la question : "et l'hiver ? quand il fait -50°C". Et bien c'est pareil, il faut rouler, çà tombe en panne et on doit réparer. L'hiver, les moteurs de camions ne sont jamais arrêtés, ils ne repartiraient pas le matin, et un système de chauffage maintient la boîte de vitesses à bonne température. L'hiver, les chauffeurs vivent jours et nuits dans leur cabine.
Les équipes d'intervention travaillent sur les terrains instables pour maintenir la route ouverte à tout prix, malgré les éboulements de pierres ou d'arbres dûs aux pluies. Photo prise le soir.
Dans ces conditions, les paysages prennent parfois des allures surréalistes. Photo prise le soir.
Cà s'appelle : ''Refaire la déco''.
Une petite heure de bac sur l'Aldan, un affluent de la Léna, est au jour tombant un moment calme et reposant, d'autant qu'il s'agit d'une barge poussée, donc le silence est quasi total. Ce bac est un passage obligé de la route de la Kolyma.
Encore quelques photographies des paysages de la Kolyma.




La machine à tamiser les alluvions aurifères d'une société minière.
J'ai parlé dans le précédent envoi des communes fermées par le gouvernement russe. Dans le nord de la Kolyma, Kadykchan était une ville qui a compté jusqu'à 10 000 habitants. L'activité économique était centrée sur les mines de charbon voisines.
A l'origine Kadykchan a été créée, comme toutes les communes de la Kolyma, par les prisonniers du goulag. Il est encore possible de retrouver quelques vestiges du camp à la périphérie de la ville.
La visite de ce lieu inhabité est pour le moins étrange.

Au-delà du périmètre d'activités des hommes, la nature est omniprésente. Un élan surpris au bord de la route. Je n'ai que 2 photos de l'animal, et celle-ci est la moins mauvaise.
Un renard peu farouche, certainement habitué aux employés des chantiers.
Les chiens de prairie quémandent facilement au bord de la route,.... difficile de résister.
J'approche de la Léna et de Yakoutsk, les rayons de soleil reviennent. Je reprends dans le sens nord-sud la route "Lena" de Yakoutsk jusqu'à Never, soit 1157 kilomètres où alternent le très bon et le "en cours de goudronnage".
A 1000 kilomètres au sud de Yakoutsk, je fais une halte à la gare de Tynda. Ici, un train de voyageurs en partance. Tynda est la "capitale" du BAM (Baïkal Amour Magistral), c'est à dire la ligne de chemin de fer qui contourne le lac Baïkal par le nord, et relie Taïchet à Sovietskaya Gavan en face des îles Sakhalines. La construction a commencé sur le tronçon Taïchet-Bratsk en 1938 avec le goulag. A partir de 1945, les prisonniers japonais ont eux aussi participé à la construction de ce premier tronçon. La partie à l'Est de Bratsk jusqu'au Pacifique a été construite entre 1974 et 2004.
Le hall des voyageurs de la gare de Tynda.
Le monument qui célèbre la route "Lena" entre Never et Yakoutsk. Ici le kilomètre zéro à Never.
Je prends maintenant la direction de Chita, Ulan Ude, le Baïkal, Irkoutsk, etc...
a
Retour vers la liste des envois
a
a
	9ème envoi depuis Novossibirsk le 5 Août
	Je quitte Ulan Ude. "Good bye Lenin".
	Fin d'après-midi tranquille sur la rive Est du lac Baïkal.
	Même lac le lendemain, rive Ouest, à Listvianka...
	SUR LA ROUTE

	Je croise le rallye Paris Pékin 2017, visiblement réservé aux voitures des années 60 et 70.
	Je croise une course cycliste partie de Moscou, attendue à Vladivostok...
	KAKASSIE ET TOUVA
	Petite échappée dans les républiques de Kakassie, capitale Abakan, et de Touva, capitale Kysyl. Situées au sud de la ville de Krasnoiarsk, ce sont des régions d'élevage et d'agriculture. Elles partagent avec la Mongolie et la république voisine de l'Altaï, un patrimoine archéologique considérable lié aux civilisations de la steppe, notamment les Scythes. Les trésors scythes du musée de l'Ermitage à Saint Petersbourg comptent parmi les pièces maîtresses des collections archéologiques.
	Ces régions sont riches de milliers et de milliers de tombeaux, appelés kurgans. Ils peuvent être isolés ou par groupe, entourés de pierres levées ou non. Leur taille varie de quelques mètres à plus de 100 mètres de diamètre.
	Sur la photographie, 4 kurgans dans une large vallée au nord ouest d'Abakan.
	La grande majorité de ces tombeaux ont été violés au cours des siècles, parfois même quelques années après les funérailles.
	A une centaine de kilomètres au nord de Kysyl, la vallée du village de Arzhan a été surnommée la vallée des rois. Un premier kurgan, Arzhan-1, avait été étudié dans les années 70. Malheureusement, il avait déjà été visité par les chasseurs de trésors. De 2002 à 2004, le kurgan Arzhan-2 a été étudié par une équipe internationale. C'est la première fois qu'une chambre funéraire royale inviolée était découverte. Ce kurgan a livré 41 squelettes dont le couple royal, et 14 squelettes de chevaux.
	Au total, 9300 objets ont été collectés, parmi lesquels 5700 en or. Le musée national de Kysyl présente quelques unes des plus belles pièces de cette découverte. Les autres pièces sont au musée de l'Ermitage où je ferai une étape.
	Les sites de pétroglyphes ne sont pas rares.
	Plus anecdotique, la capitale Kysyl s'enorgeuillit d'être au centre géographique de l'Asie. Sur la photographie, le monument dédié à cette particularité. Mais bon, c'est un peu comme le pôle du froid en Yakoutie.... certains en discutent encore.
	Quelques paysages des républiques de Kakassie et de Touva.






a
Retour vers la liste des envois
a

a
10ème et dernier envoi depuis Cugnaux le 25 Août
a
Retour en Russie d'Europe, ici dans les environs de Samara.

a
Etape à Vologda, au Nord-Est de Moscou, pour visiter la maison natale de Varlam Chalamov (1907-1982), l'auteur des "Récits de la Kolyma". Sa famille occupait 3 pièces de cette maison.
La plaque posée à l'entrée de la maison.
Le musée occupe les 3 pièces où Varlam Chalamov a passé sa jeunesse.
Une partie des éditions étrangères des "Récits de la Kolyma".
a
A Saint Petersburg, je retrouve au musée de l'Ermitage quelques unes des plus belles pièces de la civilisation scythe.



a
Dans une rue de Saint Petersburg, une manifestation autour du livre et du théâtre.
Bien que résolument tournée vers le tourisme de masse, la ville reste un centre culturel important.
a
Visite au palais de Peterhof construit par Pierre le Grand. Les fontaines en sont manifestement l'attraction majeure.


a
Dans la Russie de 2017, la représentation de la force est omniprésente. Quelques exemples :
A Saint Petersbourg, une exposition sur le thème du blocus de Léningrad est l'occasion pour les russes de se faire photographier en nombre avec les membres d'un club de véhicules militaires anciens.
Ils ont revêtu des uniformes d'époque glânés dans les bourses de collectionneurs.
A Togliatti, cet autocollant à la gloire de Staline proclame : "Merci grand père pour la victoire", le ruban orange et noir indique "de 1945".
Toujours à Togliatti, décors idéal pour jardin d'enfants.
A Vologda, la décoration de ce restaurant-club reprend le thème de l'URSS, forte et crainte.
A Saint Petersbourg, une voiture particulière à la décoration peu banale: l'attaque de la flotte américaine à Pearl Harbor par l'aviation japonaise le 7 décembre 1941.
Cette affiche photographiée dans une rue piétonne du centre ville de Ulan Ude est une invitation à essayer le tir 'airsoft'. Avec "des armes analogues aux armes de guerre" précise le slogan.
A Ust Nera, au nord de la Kolyma, le slogan du haut annonce: "Les frontières de la Russie ne sont pas négociables !" et celui du bas: "Non au fascisme, non au nazisme. Le fascisme et le nazisme ne passeront pas!"........... actualité en Crimée oblige.
a
Les 3 pays baltes que sont, du nord au sud, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ont hérité de l'URSS des lieux étranges ou abandonnés. C'est un véritable sujet de voyage tant ils sont nombreux. Petit florilège.
a
Un cimetière de pilotes soviétiques en Estonie.

a
L'antenne d'Irbene en Lettonie était un centre d'écoute des liaisons radios occidentales au temps de la guerre froide. Elle a été reconvertie en un radiotélescope civil.


La petite ville attenante qui abritait le personnel est aujourd'hui une ville fantôme.

a
Proche de la station balnéaire de Haapsalu en Estonie, une ancienne base soviétique. Ici la piste.
Là un hangar pour avion.
a
Liepaja est une importante ville industrielle lettone qui abritait la flotte soviétique des sous-marins de la Baltique. Les soviétiques sont partis et ont laissé des immeubles vides, au 1er plan. Au second plan, un immeuble toujours habité par des lettons.
De nombreuses entreprises métallurgiques de Liepaja, souvent fondées au 19ème siècle, participaient à cette activité autour de la flotte soviétique.
Il n'en reste aujourd'hui qu'un souvenir partagé entre soulagement avec la fin de l'occupation, et amertume pour la perte d'une grande partie de l'activité de la ville.
a
Dans le sud de la Lituanie, le parc de Gruto a recueilli tous les monuments soviétiques promis à la destruction après la libération du pays.
Dans ce parc, le visiteur parcourt les expositions dont le propos est clairement anti soviétique.
a
Avant le retour sur Toulouse, petit détour à la Pointe du Raz dans le Finistère. Je viens de relier symboliquement l'océan Pacifique à l'océan Atlantique. Encore un petit saut de puce, et, le lundi 21 août au soir, je retrouve les miens près de Toulouse après cette balade automobile de 44077 kilomètres.
a
a
a
	En guise de conclusion
	J'ai parcouru l'espace russe, librement, sans jamais ressentir la moindre inquiétude. L'accueil a partout été amical et attentionné. Ce fut l'occasion de nombreuses discussions intéressantes, d'autant que les sujets géopolitiques n'étaient pas esquivés.
Le peuple russe est à bien des égards un peuple attachant qui, de toute évidence, subit au quotidien un discours lourd et pesant qui tend à mettre en scène une Russie aux frontières et aux valeurs assiégées.
	La Kolyma était la raison principale de ce voyage. C'est une région vaste, plus de 1 million de Km2, terriblement superbe et sauvage.
Elle garde les traces de son terrible passé, les traces des camps de travail forcé de Staline. Mais il faut vraiment savoir où chercher. Je suis allé sur quelques uns de ces lieux. La nature envahissante, l'urbanisation, les travaux miniers ou encore la difficulté du terrain n'aident pas à retrouver cette histoire.
	Les témoins les plus visibles de cette époque sont les ponts en bois construits dans les années 30 et 40 par les prisonniers. Ils se font rares car détruits et remplacés par des ponts modernes.
Les monuments sont rares, et ce sujet, lorsqu'il est évoqué avec les russes, est rapidement esquivé. Il n'existe pas, me semble-t-il, de volonté de conservation de cette mémoire. A Magadan, entre autres exemples, le buste d'Edouard Berzin, le fondateur des camps de la Kolyma, trône devant le bâtiment de la municipalité, tandis que le monument en hommage aux victimes a été construit en périphérie. Il devait à l'origine être érigé à l'emplacement des anciens bâtiments de la direction des camps, au centre ville, mais c'est une cathédrale (photo dans le 7ème envoi) qui lui a été préférée. Ainsi va la Russie de 2017...

a

Haut de page